La réalisatrice signe un puissant film de genre et transgenre, avec Agathe Rousselle en créature hors norme et Vincent Lindon en pompier bodybuildé.
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SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION
L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Montée de liquide brûlant. Montée d’adrénaline. Montée de lait. Avec Titane, Julia Ducournau signe un film de genre et transgenre en trois tableaux, que son personnage de guerrière mutante, Alexia/Adrien (Agathe Rousselle), traverse comme l’on fuit les flammes de l’incendie, pour sauver sa peau, du moins ce qui reste d’une vie fracassée depuis l’enfance. En compétition à Cannes, ce deuxième long-métrage, qui sort en salle mercredi 14 juillet, confirme l’immense talent de la réalisatrice, née en 1983, après le choc suscité par son premier « long », Grave, sur une étudiante en médecine (Garance Marillier) tentée par l’anthropophagie. Julia Ducournau travaille à nouveau la question de la chair, dans une autre perspective, plus philosophique, connectée aux mutations du corps et à la filiation.
Après un violent accident de voiture avec son père (Bertrand Bonello), Alexia survit grâce à une prothèse incrustée au-dessus de l’oreille, contenant du titane – un métal résistant aux hautes températures. On découvre cette beauté androgyne dans un Salon de l’automobile à l’atmosphère lynchienne, où le fantasme sexuel bat son plein – bien avant l’ère #metoo, une publicité pour une voiture n’avait-elle pas osé le slogan « Il a la voiture, il aura la femme » ? Voici donc un capot lavé avec soin par une paire de seins mousseux et, quelques berlines plus loin, Agathe en résille déclarant sa flamme à une Buick, la caméra au plus près de ses reins.
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